Les danses de Salomé

Me tournant définitivement vers la mécanisation de mes pièces, j’ai entamé une série de sculptures traitant de l’entropie, plus spécifiquement celle des machines, c'est-à-dire la destruction et l’usure qui est proportionnelle à l’utilisation de l’appareil. À l’image des sculptures de Tinguely, la machine me permet d’aborder des problématiques humaines. Dans tout mon travail, il n’est question que de notre condition, mais je transpose l’humain en volailles, en Zoizos ou dans cette série, en petits morceaux de bois. La mise en scène est simple : des bouts de branches colorées avec les trois couleurs primaires, une masse minérale, et une structure métallique coercitive. Les danses de Salomé et Moujik palace appartiennent à cette série. Les principaux ressorts d’une tragédie sont là, des protagonistes pris en sandwich entre les lois naturelles, les règles et les structures imposées par l’homme. Les travaux de Louise Bourgeois, avec pour toile de fond l’utilisation de ses traumatismes, m’intéressent au plus au point, j’essaie d’utiliser des principes similaires, même si les traumatismes ne sont pas toujours les miens, mais peuvent être issus de commotions à l’échelle d’un groupe, d’un peuple ou du monde.